Entreprenariat Educatif Européen
      

La GRH à l'Education nationale entre contraintes et possibles

Perspectives européennes

Les stratégies d’ensemble diffèrent : SLASH 21 a pour angle d’attaque, l’élève, Modus 21, l’établissement, le dispositif finlandais, un pilotage national. Toutes ces adaptations successives montrent que la gestion des RH ne peut constituer une fin en soi, mais qu’elle est bien plutôt la résultante d’un changement systémique, car si l’on veut transformer les conditions d’apprentissage de l’élève, on modifie du même fait les relations établies entre les acteurs que sont les chefs d’établissement, les parents, les autorités éducatives… J’en veux pour preuve supplémentaire le programme « Every child matters », mis en place en 2004 au Royaume-Uni qui a conduit le gouvernement à opter pour une certaine souplesse dans le pilotage national et à accorder une plus grande liberté d’action aux établissements scolaires qui se voient alors proposer un ensemble de statuts grâce à la Fondation «Specific Schools & Academic Trusts ».

De plus en plus éloigné de tout centralisme administratif, le pilotage global du dispositif national –lorsqu’il existe – a encore souvent pour objectif de fixer les grands principes qui fondent le caractère national du diplôme mais il se donne avant tout pour mission d’apporter une cohérence d’ensemble aux projets, afin d’en permettre leur multiplication puis leur généralisation au lieu de laisser subsister des îlots d’innovation, condamnés à disparaître tôt ou tard.

Indépendamment du modèle politique d’éducation qui sous-tend leur organisation, les cadres éducatifs doivent donc être capables d’inscrire leur action dans une vision prospective, qu’ils soient opérationnels au niveau d’un établissement ou d’un territoire plus large. La cohérence du système ne peut venir que d’une coopération horizontale entre tous les échelons et tous les partenaires internes et externes. L’innovation ne peut fonctionner que grâce à l’implication des acteurs et à la confiance qui leur est faite.

Dans un tel contexte d’autonomie renforcée des acteurs locaux, les enseignants ont un rôle-clé [7]. Leur engagement sur le projet d’établissement s’avère indispensable au moment du recrutement. Une étude montre aussi que l’objectif premier des pays les plus « performants » est « d’encourager les bonnes personnes à se porter candidates aux études et au métier d’enseignant »[7].

L’Europe de l’éducation apparaît ainsi comme un projet en cours et non comme une réalité donnée. Elle doit maintenant répondre par des actes à la question posée à tous les Européens par la Commission Européenne en 2007 « Quelle école pour le 21ème siècle ? »[8].


 

Dans son livre : "Virage européen ou mirage républicain? Quel avenir voulons-nous?", Nelly Guet démontre la sclérose du système éducatif français et fait des propositions européennes.